Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Comment taire?

6 juillet 2008

Ingrid et Raymond

Finalement la Bétancourt a été libérée. C'est une bonne chose. Pourtant je ne comprends toujours pas le boucan d'enfer qu'il a été fait autour de cette femme depuis des années. Par exemple, le jour de sa libération, l'édition en ligne du Monde avait publié six articles, dont l'éditorial et un témoignage audio sur l'événement – je n'ai pas le souvenir qu'aucun autre en aie mérité autant. Je les ai survolé et je n'y ai vu aucune mention des centaines d'autres otages encore détenus par les FARC. Comment ça se fait? Cette femme est-elle un joyau, d'une espèce supérieure, ou bien sont-ce les autres qui sont d'une sous espèce d'humains, tout ça parce qu'elle a la chance d'avoir un passeport français et pas eux? On pourrait dire, oui, mais elle est un symbole d'une injustice, d'une aberration historique et politique qui permet ainsi de sensibiliser l'opinion sur le sort de toutes les victimes et de cristalliser la lutte pour la liberté à travers le monde. J'aimerais beaucoup qu'il en soit ainsi. Pourtant, j'ai comme l'impression qu'on ne va plus beaucoup entendre parler de la Colombie dans les temps à venir et de ces "révolutionnaires" dont personne ne veut là-bas. Oui, il y avait surtout du médiatique et du politique dans toute cette affaire. C'est triste. Alors Renaud, à quand une chanson sur les causes de la guerre civile colombienne?


Finalement ils ont gardé Raymond. Les sages du football français ont décidé qu'il fallait tout changer, l'image, la communication, le style de jeu, les résultats, sauf le responsable de la catastrophe du mois dernier. Quand je vois ça, j'ai l'impression d'entendre un alcoolique quand il promet que demain il arrête. C'est mal barré pour le Mondial. Je me rappelle pour l'Euro 92, un certain Michel Platini avait qualifié la France en gagnant tous ses matches aux éliminatoires puis avait été éliminé par les surprenants Danois, invités de dernière minute et futurs vainqueurs du tournoi. Sur ce, il avait démissionné, considérant qu'il n'avait pas rempli sa mission. La classe. En parlant de classe, Thierry Henry pourrait prendre exemple sur Justine Hénin et se retirer du sport professionnel en reconnaissant que lui non plus n'a plus de motivation. Au lieu de prétexter que c'est à cause des arbitres ou de son entraîneur en club. Si on ne se remet pas en question on n'avance pas.

Publicité
Publicité
2 juillet 2008

sans titre

...son cœur bat il en perçoit les élancements dans sa poitrine comme une grande chauve-souris qui part dans la nuit et ce mouvement incessant se fait maintenant plus violent et cela sans la moindre raison il ne sait pas pourquoi son métabolisme a réagit il était là tranquillement assis dans son jardin un livre policier sous les yeux un vent paresseux caressait sa joue gauche plantes et fleurs le charmaient de leurs multiples odeurs des enfants jouaient au loin et maintenant il pense à autre chose ou plutôt à rien en particulier les mots se vides un à un de leurs significations il ferme son livre consterné ses paupières s'abaissent et il s'élance dans le vide très lentement le sol se rapprochant à une vitesse infinie puis il rouvre les yeux agrippés à sa chaise longue pour revenir à une certaine réalité et il se lève d'un bond mais ce mouvement est une erreur fatale son cerveau lui donne aussitôt des coups de poings sous sa boîte crânienne à n'en plus finir oulala et s'il avait une crise subite de je ne sais quoi et qu'il se retrouvait crevé par terre avec du sang dans ses oreilles? il vaut mieux avoir des pensées plus positives alors en titubant il revient à la maison et passe dans la cuisine il ne connaît qu'un seul moyen radical pour mettre fin à cette douleur il ouvre une armoire fouille la referme mais où l'a-t-il mis ? ah, ça y est il le trouve dans la dernière armoire il doit faire une pause il voit maintenant des lumières jaunes oranges mauves qui explosent devant lui et brouillent sa vue c'est insupportable il faut vraiment arrêter ça il pose résolument le revolver sur sa tempe prend une profonde inspiration et appuie sur la détente...

1 juillet 2008

Houellebecq (2)

La semaine dernière j'ai lu deux petits romans, de 150 pages chacun: La Chute de Camus et La Sonate Kreutzer de Tolstoï – je lis beaucoup dans les transports en ce moment. Ça doit être un phénomène de synchronicité, mais à chaque fois j'ai retrouvé le même sujet, et le même que dans Les Particules élémentaires: un individu dont les liens humains et affectifs sont proches du zéro et notamment dont les relations avec les femmes sont méprisantes et utilitaires. Différentes époques, différents environnements, différentes morales mais à chaque fois le même constat terriblement négatif et pessimiste.

Conclusion: le phénomène décrit par Houellebecq n'est pas nouveau, il n'a pas été créé par la révolution sexuelle ou par le capitalisme. Peut-être même en a-t-il toujours été ainsi. Peut-être les hommes – et parfois aussi les femmes – ont de tous temps tout fait pour satisfaire leurs désirs primaires. Peut-être que les systèmes moraux n'ont-ils toujours que tenté de lutter contre ces tendances et qu'ils n'ont explosé que récemment, c'est pourquoi elles n'en sont que plus évidentes. Peut-être que nous avons toujours été égoïstes, tout simplement.

Montrer cet état de fait est une chose. Croire que c'est la seule chose qui existe, le seul possible, c'en est une autre. Faire tomber les illusions est bien, pas vivre dans le désenchantement. Je crois que nous pouvons être seuls, perdus, matérialistes, individualistes, mais pas que, comme dit une fille que j'adore. Et je continuerai toujours à y croire. Je plains les autres.


Les fournisseurs d'accès à internet (les FAI) ont récemment déclaré publiquement qu'ils sont eux aussi contre le projet de loi Olivennes, rebaptisé projet de loi Création et Internet, après les associations de consommateurs et les eurodéputés entre autres. En gros, tout le monde est contre. Mais la loi risque d'être votée quand même est être applicable le 1er janvier 2009 parce que ce qui prime aujourd'hui ce n'est plus la volonté du peuple mais la logique économique. Les lobbys seront encore une fois plus forts que la voix des citoyens – dans son premier sens et dans son sens politique. Alors, quoique vous en pensiez, il faut continuer à s'informer, à en débattre, à s'exprimer aussi souvent que possible, à aller voir vos députés et les associations. Ce sera peut-être une nuée de mouches contre l'éléphant qui avance, mais au moins on ne sera pas une fois de plus restés les bras croisés.

30 juin 2008

Euro 2008

Je voudrais dire que je suis très content que l'Espagne aie gagné la coupe d'Europe des Nations 2008. déjà lors du premier match contre la Russie, que j'avais vu dans un café en attendant que ma chérie sorte de son rendez-vous chez le docteur, j'avais été impressionné par leur jeu. Tout le monde disait oui ils commencent toujours comme ça mais contre les grandes équipes ils se dégonflent. Ce n'est plus le cas. Pour une fois, c'est l'équipe la plus complète, la plus attractive et la plus joueuse qui l'a emporté. Une équipe qui ne triche pas, qui fait des passes, qui joue vers l'avant et qui marque. Bravo les petits, continuez comme ça, on en redemande.

28 juin 2008

Deleuze

La semaine dernière j'ai lu critique et clinique de Gilles Deleuze, qui est un des derniers grand philosophe français, acteur de l'école de Vincennes dans les années 1960, critique des logiques capitalistes et psychanalitiques entre autres.

Ce recueil d'essais traite d'écrivains et un peu de philosophes. Son thème ce sont les jeux du langage et il s'appuie sur la phrase de Proust selon laquelle « les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère ». Cela veut dire que les écrivains inventent une langue dans la langue commune, ils se l'approprient, la défont, la reforme, en font quelque chose de propre et de neuf. Il nous parle de Carroll, Beckett, Kant, Nietszche, Lawrence, Masoch, Whitman, Melville, Platon, Spinoza.

À propos de Melville, il analyse la nouvelle Bartleby. Un jour, le héros, un commis de bureau qui passe des années à recopier des documents – donc à travailler sur des mots -, à un ordre de son supérieur, répond: « je préfère ne pas – I prefer not to » et dès lors il ne fera plus rien et répétera inlassablement la même objection jusqu'à finir on s'imagine où. On remarquera que cette formule est correcte du point de vue de la syntaxe, que portant elle n'est ni affirmative ni négative, est qu'elle est indéterminée. Bartleby, ou le révolté du langage.

Lorsque j'étais en deuxième année à la Sorbonne, le prof qui m'a le plus marqué était une sorte de post-soixante-huitard dont le prétexte était le criticisme kantien mais qui passait les trois quarts de son cours à divaguer sur les philosophes et les artistes qui lui plaisaient. Il nous disait souvent: « servez-vous du système pour arriver à vos fins » - Ah si je l'avais écouté! - Pour lui, le monde se divisait en deux catégories: les penseurs critiques et les penseurs de système. À l'époque, j'avais trouvé le premier philosophe en live de ma vie. D'ailleurs, ses cours étaient pleins tout au long de l'année. Ce qui est amusant, c'est que à chaque fois que je lis Deleuze, je retrouve ce formidable professeur. Ce que j'aime bien aussi, c'est que les auteurs qui me marquent, me donnent envie de découvrir les auteurs qu'ils aiment. Le soixante-huitard m'a donné envie de découvrir Bonnard, Deleuze me donne envie de lire Melville, récemment Kierkegaard m'a donné envie d'écouter le don juan de Mozart. Il se crée une affinité de goûts, comme lorsque un ami te recommande le dernier film qui lui a plu. C'est motivant.


        Alors d'abord il y eu un petit garçon. Quelques jours après être sorti de son œuf, il se mit debout et découvrit qu'il pouvait marcher. Pardonnez-lui, il en fut fier. Tout sourire, il fit aussitôt usage de sa découverte. Il marcha. Il sortit de sa forêt, sans oublier de donner des coups de pieds aux derrières des arbres. Il traversa un désert, qui donna à sa peau une couleur plus décente, et une vaste prairie, où il partit d'un éclat de rire qui dura jusqu'au matin suivant. Après sept jours il avait tant marché qu'il était devenu sage. Puis ses jambes s'arrêtèrent. Vous voulez peut-être savoir pourquoi ? Eh bien il était arrivé à la fin de la terre. Devant lui il n'y avait plus que du ciel, avec quelques nuages, pour faire plus joli. Il était là, immobile, et regardait. Sa respiration était profonde, ses poings étaient serrés. Et tout à coup, ses yeux brillèrent avec malice. Alors il avança un pied, ouvrit les bras, fit basculer le poids de son corps vers avant, et s'élança. Et c'est ainsi que ces animaux qu'on appelle les hommes sont devenus des oiseaux.

        Mais l'œuf n'avait pas dit son dernier mot. Au fond de la coquille, qui était restée là, gisante, un peu penchée en arrière, remuait une chose informe. Ça n'avait pas vraiment de couleur et c'était plus obscur que la plus sombre des ombres. Trois bulles éclatèrent désagréablement et le deuxième garçon sortit. Sa peau fut grise, ses ongles violets, ses cheveux blancs. Son regard était le mal, et croiser leur trajectoire vous aurait condamné à des cauchemars pour le restant de vos nuits. Très vite, il avait reniflé la joie que l'autre avait laissée derrière lui, et il était parti d'un grincement de gorge macabre et barbare. Il brûla impunément la forêt, et il s'élança à la suite de son frère. La pauvre devint poussière et ne comprit même pas. Bon, il laissa quand même le désert tranquille, mais la prairie ne survécut pas non plus à son passage décidé. Quand il arriva à la fin de la terre, celle-ci n'était plus que feu et douleur. Il leva les yeux d'un autre monde sur un enfant qui volait au loin. Celui-ci le reconnut, et poussa un cri affreux de désespoir.

Publicité
Publicité
25 juin 2008

Linux

Depuis pas mal de temps, j'avais entendu parler de Linux et je voulais essayer. Pour ceux qui ne sont pas trop bidouilleurs et qui ne s'y connaissent pas, Linux est un système d'exploitation équivalent à Windows et Mac OS, sauf qu'il est entièrement gratuit. Cela veut dire qu'on peut l'acquérir et l'installer gratuitement, mais  aussi que tous les logiciels dont on aura besoin seront gratuits. Les navigateurs, les lecteurs et graveurs multimédias, Microsoft Office, Photoshop, tout cela a un équivalent sous Linux et libre d'accès. Sympa non? Aussi, ce qui est bien, et malgré les préjugés, l'adaptation est très simple pour découvrir le nouvel environnement, quelques heures au plus, avec l'usage des icônes et des fenêtres devenu universel sur les ordinateurs de bureau – pas plus compliqué que lorsque j'ai utilisé Windows 98 pour la première fois! En plus, il n'y a pas de virus pour Linux, alors fini les anti-virus qui ralentissent tout et les scans à répétition, ce n'est pas négligeable.

Donc, il y a deux mois, j'ai passé le cap. D'abord, j'ai du choisir la distribution. Parce que comme Linux est libre, chacun en fait plus ou moins ce qu'il veut, il existe donc plusieurs versions, comme il existe plusieurs traductions de Platon et de Lao-Tseu. J'ai opté pour Ubuntu, qui est très utilisée en France et qui possède par conséquent une forte communauté. Autrement dit, Linux étant très orienté esprit participatif, on trouvera de nombreux tutoriels pour apprendre à utiliser Ubuntu et ses applications, ainsi qu'un forum très réactif.

Ensuite, j'ai essayé de garder Windows XP, au cas où – et aussi pour les jeux -, en installant les deux systèmes sur le même disque dur. Au démarrage, on a le choix entre les deux. L'installation est facile, mais ça n'a pas marché. Au bout d'un moment, mon ordi ne savait plus comment démarrer et il bloquait. Alors j'ai viré Windows et j'ai juste réinstallé Ubuntu – le courageux!

Et j'adore. Ça marche très bien, et mieux que Windows XP – je ne parle pas de Vista parce que je n'ai pas eu l'honneur de l'essayer. Par exemple, lorsqu'on lance plusieurs applications en même temps, il n'y pas de ralentissements. Les pilotes des cartes graphiques sont presque tous reconnus, ainsi que pour les imprimantes. On peut personnaliser les icônes et tous plein de choses, on peut utiliser un bureau virtuel qui tourne comme un cube pour passer en un clic du lecteur audio à Firefox par exemple. Et aussi, cerise sur le gâteau, il existe de nombreux jeux sur Linux, et des utilitaires comme Wine et Playonlinux permettent d'installer des jeux Windows, ou d'autres applications comme Dreamweaver. Alors Microsoft, tu peux aller te rhabiller!

On peut aussi considérer Linux comme un choix politique. Pourquoi payer et continuer d'enrichir la marque de Richmond puisqu'il existe des alternatives? C'est aussi un peu un état d'esprit, plus innovant, réactif, communautaire, plus ouvert. D'ailleurs, Dell, le sénat, la gendarmerie s'y mettent. Les pays scandinaves, l'Allemagne, l'Asie l'adoptent. Le pingouin, la petite bête qui monte...

23 juin 2008

sur le projet de loi Olivennes

Ce matin j'ai fait la grasse matinée jusqu'à 8 heures du matin, j'étais bien reposé et content parce qu'il fait été, j'ai pris mon petit déj' dans le jardin et tout. Mon gros problème dans la vie, c'est que je n'arrive plus à dormir tard. Je dois 7 ou 8 heures et je suis bien... malgré moi. Mon royaume pour un gros dodo jusqu'à 10 heures du mat'! C'est dur parfois la vie...


ce matin j'ai lu sur le site de le Monde que 52 "artistes" ont signé une pétition pour soutenir le fameux projet de loi contre le téléchargement illégal. La liste complète des signataires et incluse: que des best-sellers. Questions: sont-ils manipulés par leurs maisons de disques? Ont-ils besoin de devenir encore plus millionnaires qu'ils ne le sont aujourd'hui? Sont-ils incapables de toute remise en question?

Les lois sur les droits d'auteurs ont été inventées au début du 19° siècle lors de l'institutionnalisation du capitalisme bourgeois. Ce concept a été théorisé pour la première fois par Kant. Avant, les artistes étaient rétribués selon d'autres systèmes (mécénats, commandes, employés dans les cours ou eux-mêmes aristocrates). Ce qui montre que dans ce cas aussi le concept correspond à une évolution socio-économique. Il n'est pas éternel et immuable, vrai en soi.

Dans les années 1980, lorsqu'on aimait une musique et qu'on ne voulait pas acheter l'album original, on empruntait la cassette ou le vinyl chez un ami et on faisait une copie sur bande magnétique. C'est ce qu'on appelle aujourd'hui la copie privée. Tout le monde s'en foutait. Dans les années 1990, lorsque sont apparus les graveurs de CD à prix réduit, on a continué en format numérique. Dix ans plus tard, internet est partout, on peut échanger toute sorte d'information dans le monde entier en un clin d'œil. C'est sympa, maintenant j'ai 7 milliard d'amis. La révolution technologique actuelle accompagne naturellement une évolution socio-économique.

Oui mais voilà, les industriels du disque – et du cinéma – ont fait des calculs et maintenant ils ont l'impression de perdre de l'argent. L'évolution ils s'en foutent, ce qui les intéresse c'est de gagner encore et toujours plus. Ils veulent que tout continue tel quel et sont prêts à tout pour défendre leur territoire. Donc les lobbys s'activent et veulent adapter les lois dans le sens du durcissement. Le problème, c'est qu'on ne peut pas empêcher le fleuve de couler avec ses mains. Les technologies vont s'adapter – par exemple les fameuses protections sur un CD commercial ou la limitation dans le téléchargement légal ne sont plus que des lignes Maginot. Les manières de rester anonyme aussi, et les vraies pirates vont devenir de plus en plus difficiles à détecter – les terroristes, les pédophiles, les sectes, etc. Si on commence à traquer le téléchargeur du dimanche, ils vont se fondre dans la masse. Mais ce n'est que l'un des multiples dilemmes que soulève cette question.

Ce qui est curieux, c'est que d'autres solutions viables existent. La rétribution volontaire, l'écoute gratuite sur des sites contenant de la pub, ou ceux qui produisent l'artiste lorsqu'il y a eu suffisamment de participation de la part des internautes, par exemple. Le problème, c'est que ces nouvelles approches remettent en question le pouvoir. Ce n'est plus certains qui imposent, c'est tous qui participent. Ce n'est plus l'ordre établi, c'est le bordel. Et forcément ça ne plaît pas. La question n'est pas de pousser à l'illégalité, au vol, à l'expoliation des biens immatériels créés par ceux qui nous apportent tant de joie – les artistes. La question est de résister, de débattre, de comprendre. Et d'être prêts à évoluer, de toute façon nous n'avons pas le choix.

22 juin 2008

Indiana Jones

Ce matin je me suis levé tôt, bien que j'aie mal dormi, parce que j'étais énervé. énervement veut dire trop plein d'énergie négative, donc j'ai fait 50 pompes, la vaisselle, et je suis allé faire du vélo dans la ville. j'ai pris le vélib'. c'est sympa le vélib', on se le fait pas voler quand on le laisse dans la rue, pas besoin de faire les étages dans l'escalier pour le rangement, pas d'entretien, lorsqu'il est détérioré c'est les autres qui réparent, etc. c'est sympa surtout quand ça marche. parce que parfois les vitesses ne s'actionnent pas, alors tu te retrouves comme un con à pétaler dans le vide et à faire du sur-place, ou alors pour le réglage de la selle ça ne serre pas bien, et quand on passe sur des pavé on se retrouve tout à coup avec un vélo taille 5 ans. ce qui est bien aussi c'est qu'avec la carte annuelle pour 30 euros tu peux l'utiliser autant de fois que tu veux gratuit. sauf que c'est gratuit que 30 minutes, après il faut payer selon la durée d'utilisation. l'astuce, pour les longs trajets, c'est de poser le vélo à la borne avant les 30 minutes et en prendre tout de suite un autre - ou le même, si les vitesses et la selle vont bien. le problème, c'est que parfois on ne trouve pas de bornes tous le 50 mètres et on dépasse. par exemple l'autre jour j'avais un rendez-vous aux invalides et j'ai tourné pendant 20 minutes, résultat je suis arrivé en retard, en sueurs et avec une amende - de 1 euro. ce matin aussi j'ai dépassé - de peu. et je n'avais pas pris mon porte-feuille avec ma carte bleue dedans. donc j'ai dû rentrer en vélo... et ça m'a énervé!

donc je vais persister - je suis un têtu - mais je vais flipper à chaque fois et je vais devoir poser mon vélo toutes les 15 minutes à la borne de peur de payer l'euro d'amende... c'est dur la vie moderne!


l'autre jour je suis allé voir le nouveau Indiana Jones avec ma famille. ils ont tous aimé, sauf moi. pour les nostalgiques de la série, il y a tous les ingrédients habituels: le chapeau, la serpentophobie, la musique de john williams, le petit avion qui se déplace sur la carte en déssinant une ligne rouge derrière lui, etc. je suis fan de la série de de spielberg en général. mais là, j'ai trouvé baclé. scènes et situations qui se succèdent selon des liens aussi épais que le lasso de l'homonyme, beaucoup d'effets spéciaux, scènes dans la majorité tournées en studio, peu de jeu d'acteurs - pauvre cate blanchet en soviet sm! il y a juste les scènes des fourmis carnivores et des chutes d'eau qui sont sympa. c'est gentil, mais difficile d'adhérer. donc, et c'est la loi des séries au cinéma, on sent un net essouflement. et c'est pas près d'être fini, puisqu'ils nous on sorti le fils d'indiana jones (sic)!


sinon j'ai appris ce matin que nos instance dirigeantes du football risquent de prôner la continuïté et donc de reconduire raymond domenech: AU SECOURS! ils ne pourraient pas se remettre en question tous autant qu'ils sont - les joueurs y compris -, avoir l'esprit un tout petit peu critique, au lieu d'invoquer la malchance, l'arbitre ou le mauvais temps? c'est incompatible avec l'esprit porte-feuille ou quoi?!?

20 juin 2008

La fin du monde

cette nuit j'ai encore rêvé. c'était un rêve érotique. c'était explicite, excitant, doux, agréable. d'après la psychologie des profondeurs de jung, la psyché humaine présente deux aspects, l'une masculine, l'autre féminine. la partie féminine chez l'homme s'appelle l'anima, la masculine chez la femme l'animus, qui sont deux archétypes. l'intégration des aspects opposés permet une unification dans le Soi. autrement dit, lorsque l'inconscient produit des représentations symboliques d'union avec l'animus ou de l'anima, dans les rêves par exemple, cela démontre un processus d'évolution psychique et spirituelles. celles-ci peuvent prendre l'apparence du conjoint ou d'un amour de jeune par exemple, mais pas forcément.

mais bon, l'interprétation des rêves peut avoir plusieurs niveaux. peut-être que mon inconscient voulait juste prendre son pied, je sais pas.



on est mal barrés. le prix du pétrole risque d'atteindre 200 dollars le baril en 2009, soit 20 fois plus qu'il y a dix ans. il va d'abord y avoir une adaptation économique, donc une grave crise mondiale, puis une adaptation technologique.
on devra consommer autrement, rouler moins en voiture, voyager moins, etc. on va même revenir à la production locale, puisque les transports feront que les produits d'importations seront moins concurrentiels. et beaucoup d'autres changements en perspective.

d'après le calendrier maya, la fin du monde est pour 2012 - j'espère que ce sera après les JO... -. nous sommes en train de basculer de l'ère du verseau à celle des poissons. de même, selon la mythologie hindoue, nous sommes à la fin de l'ère de kali, le quatrième âge, le plus court et le plus décadent, et après le monde renaîtra et tout recommencera. et c'est la fin du pétrole. tout coïncide.

la fin du monde, ça ne veut pas dire que la terre va s'arrêter de tourner ou que le soleil va exploser. comme toujours dans le langage religieux, c'est symbolique. cela veut dire qu'il va y avoir des changements importants, structurels, sociaux, relationnels, un changement de paradigme, une remise à niveau, comme lors des révolutions dans l'histoire. donc, c'est une formidable oportunité. bien sûr, dans l'immédiat, si tout s'effondre, nous allons en souffrir, et beaucoup. mais nous avons aussi la possibilité de participer, proposer, reconstruire, amener un autre monde, où rien ne sera parfait, ça on ne sait pas faire, mais qui pourra être meilleur. pourquoi pas? en tout cas la perspective est excitante. enfin je trouve.


Sinon j'ai fini les particules élémentaires. la fin est plus farfelue et originale, puisque qu'il termine dans les années 2020, ça fait un peu science-fiction première moitié XX° siècle, c'est sympa. par contre, je ne vois toujours pas où il veut en venir avec les thèses qu'il expose. par exemple, la vieillesse et la mort sont une honte. pourquoi? je ne suis pas du tout d'accord. il faut vraiment être malheureux pour écrire un bouquin comme ça je trouve.
 

19 juin 2008

Houellebecq

ce matin, je me suis levé à 7h10. je n'avais pas assez dormi. ma chérie aussi était réveillée. elle était énervée, elle non plus n'avait pas assez dormi. j'ai rêvé que j'étais dans un building d'affaires, avec ma chérie, mon travail était de faire des traductions. au dehors, des grues gigantesques démantelaient tout un quartier pour en faire un nouveau. elles soulevaient des immeubles entiers avec leurs énormes câbles. à mon avis c'est mauvais signe. je ne suis levé pour faire le café, mais je n'ai pas pu mettre le pain à griller au four parce qu'il n'y avait plus d'allumettes. ma chérie m'a demandé quand avions-nous nous voir, je lui ai répondu que sûrement ce week-end. nous avons aussi parlé de nos possibles vacances communes en juillet. nous avons pris le métro ensemble jusqu'à montparnasse, ensuite j'ai bifurqué vers saint-lazare. une station avant la gare, un malaise arrête le trafic. je décide de continuer à pied, je me trompe de direction, je m'en aperçois, je rebrousse, c'est pas grave il fait beau. à la gare c'est toujours le bordel, perturbations depuis trois semaines et renouvelables, mais cette-fois si je n'attends pas trop pour mon train. en rentrant, je mange des tartines au nutella, je me prends une bière - ce que je ne fais jamais d'habitude, soit dit en passant -, et je crée un blog.



en ce moment je lis les particules élémentaires de houellebecq. je ne l'ai pas encore fini, mais il ne procure une forte impression, qu'on peut qualifier de globalement désagréable, et je voudrais en parler. je reconnais que c'est bien écrit, et le style est conséquent avec l'intention, mais c'est celle-ci que je comprends pas. le sujet, c'est le délitement de la société étasunio-européenne entre les années 60 et 90, en insistant sur les vides sexuels et émotionnels, sur la négation de la vieillesse et de la mort. en fait, je ne vois pas l'intérêt de décrire tout cela, autre que naturaliste, puisque c'est ce que l'on voit tous les jours inlassablement, jusqu'à l'écœurement. pourquoi nous dire que tout va mal puisqu'on le sait? pourquoi ne pas proposer autre chose? cette posture esthétique me laisse pantois. l'art ne doit-il pas plutôt nous parler de l'irréel, de l'utopique, du fantastique, de l'ailleurs? comme dit le poète: "je préfère parler de choses impossibles, parce que du possible, on en sait trop".

pour être franc, la lecture de houellebecq me rend mal à l'aise. d'ailleurs, il me donne envie de quitter la france immédiatement. dans d'autres lieux du monde, les gens ont moins, mais ils sont aussi moins malades affectivement, ils sont plus joyeux, plus optimistes, ils valorisent ce qu'ils ont. enfin je crois.



sur la défaite de la france, presque pire mauvaise l'équipe de la compétition, ça ne m'a même pas fait de peine tellement ils ont été mauvais. il y a du boulot pour la coupe du monde. et si on changeait tout?

Publicité
Publicité
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Comment taire?
Archives
Publicité